Violences conjugales/violences sexuelles RITMO
De nombreuses études montrent les conséquences des violences sur la santé mentale des femmes qui en sont victimes.
Les violences conjugales et/ou sexuelles causent fréquemment des troubles anxieux, dépressifs, une baisse de l'estime de soi, ainsi que des symptômes de stress post-traumatiques, y compris lorsque la violence s'exprime uniquement par de la violence psychologique.
Lorsqu'il est confronté à un choc traumatique, notre cerveau est dépassé et n'arrive pas à traiter les informations choquantes comme il le fait ordinairement. Cela cause des perturbations qui peuvent s'expriment sous forme d'irritabilité, angoisses, cauchemars, reviviscences et ruminations à propos du vécu traumatique, tendance à l'isolement, état dépressif, comportement agité voire violent, douleurs physiques, somatisations...
Le stress post-traumatique présente trois grandes classes de symptômes : reviviscence, évitements et hypervigilance.
- La personne revit continuellement la scène traumatique en pensée ou en cauchemars
- Elle cherche à éviter - volontairement ou involontairement - tout ce qui pourrait lui rappeler de près ou de loin le trauma
- Elle est fréquemment aux aguets et en état d'hypervigilance, malgré l'absence de danger imminent.
Le stress post-traumatique est fréquemment associé à d'autres troubles, comme un épisode dépressif, de l'anxiété, des troubles du sommeil et des addictions.
Qu'est-ce que Le RITMO?
C'est une psychothérapie qui permet de traiter les symptômes et la détresse émotionnelle résultant d'expériences de vie traumatiques ou troublantes. Il s'agit de soigner les séquelles post-traumatiques, qui causent divers symptômes, parfois très invalidants, même de nombreuses années après l'événement.
La thérapie RITMO montre que le psychisme a la capacité de guérir des traumatismes psychologiques tout comme le corps récupère d'un traumatisme physique. Elle part du principe que le système de traitement de l'information du cerveau évolue naturellement vers la santé mentale. Mais si ce système est bloqué ou entravé par l'impact d'un événement trop fortement perturbant, cela peut causer une souffrance intense. Le protocole permet de dépasser ces blocages, pour que le psychisme reprenne ses capacités à retraiter l'information et activer ses processus naturels de guérison.
La thérapie fonctionne en plusieurs étapes.
Étape 1
La patiente et la thérapeute identifient les souvenirs pénibles : les situations actuelles ou futures qui provoquent une détresse émotionnelle, et les événements du passé qui leur sont liés. On recherche également les conduites et compétences qui sont nécessaires, actuellement ou dans l'avenir.
Étape 2
Cette phase vise à consolider la capacité de la patiente à faire face à la détresse émotionnelle, en développant des techniques de gestion du stress, mobilisables également entre les séances.
Étapes 3 à 6
Une fois que le souvenir et ses répercussions négatives actuelles ont été identifiés, les mouvements oculaires sont introduits. Ces mouvements permettent l'activation des mécanismes cérébraux, pour transformer la signification émotionnelle des événements douloureux. Il s'agit d'un processus conscient, qui correspond à ce que fait naturellement notre cerveau quand il n'est pas entravé par un souvenir traumatique.
Des séries de mouvements oculaires rapides sont effectuées, avec l'aide de la thérapeute.
Entre chaque série, la patiente dit ce qui lui vient à l'esprit ; il n'y a aucun effort à faire pour obtenir un résultat particulier, le souvenir de l'événement est re-traité spontanément par la personne, selon son vécu propre, sa personnalité et ses ressources.
Les mouvements oculaires sont poursuivis jusqu'à ce que le souvenir ciblé ne cause plus de perturbations. Il est ainsi mis à distance, et a perdu de son impact douloureux ou désagréable.
De nouvelles considérations apparaissent, qui proviennent de la patiente elle-même. Ces nouveaux éléments réduisent l'impact négatif des souvenirs traumatiques, sans devoir raconter dans le détail les vécus douloureux du passé.
Étapes 7 et 8
Ce sont des étapes de clôture, au cours desquelles on s'assure du maintien des changements positifs qui ont eu lieu au cours du travail. Il s'agit aussi de renforcer les ressources en vue du futur.
Quel intérêt pour l'accompagnement des femmes victimes de violences ?
Bien entendu, l'accompagnement des femmes victimes de violences ne se résume pas à la thérapie du psychotraumatisme. Selon les spécificités des situations, il est nécessaire de faire intervenir de nombreuses compétences et des acteurs complémentaires (aspects juridiques, sociaux, accompagnement psychologique individuel et collectif). Une prise en charge personnalisée, globale, pluridisciplinaire et concertée est nécessaire pour accompagner les femmes victimes.